Michel Rickhaus, lauréat 2023@Josschmid.com
Depuis 1999, la recherche et l’enseignement universitaires en Suisse est un domaine clé de soutien de la Fondation notamment grâce au Programme «Monique de Meuron – FPFS pour la relève universitaire». Chaque année, le programme finance deux postes de professeurs assistants, un en Sciences Humaines et Sociales et l’autre en Sciences Naturelles et Expérimentales.
Il permet aux cinq universités romandes de recruter de jeunes talents en début de carrière, en leur offrant un appui financier pendant quatre ans au plus. Cet appui facilite l’installation et l’intégration durable des lauréates et lauréats et de leurs groupes au sein de l’université. En décembre 2024, la commission d’expertes et experts coordonnée par le Professeur Fred Paccaud, délégué au Programme à la Fondation Philanthropique Famille Sandoz, a désigné deux lauréates à l’issue de deux jours d’auditions.
En Sciences Humaines et Sociales: Nesa Zimmermann (Université de Neuchâtel) et en Sciences Naturelles et Expérimentales: Sophie Croizier (Université de Lausanne).
34 lauréates et lauréats ont été soutenus depuis 1999. 21 sont des femmes (62%) et 85% sont toujours en poste dans l’université hôte.
Communiqué de presse - Concours 2024
Historique des lauréats
Portrait Sophie Croizier, lauréate
Lauréate 2024 dans la catégorie Sciences Naturelles et Expérimentales, la Professeure Sophie Croizier (Université de Lausanne) développe des projets de recherche qui visent à comprendre comment le cerveau et les organes périphériques communiquent pour réguler le poids corporel.
La recherche de Sophie Croizier et son équipe se situe à l’interface entre les neurosciences et la physiologie. En utilisant des modèles murins, leur but est de mieux comprendre comment la communication entre notre cerveau et notre corps permet de maintenir un poids corporel sain.
Plus particulièrement, Sophie Croizier et son équipe s’intéressent à la période à laquelle cette communication se met en place. Cette période développementale est d’autant plus importante que tout changement de l’environnement dans lequel un organisme se developpe, comme l’obésité maternelle, peut avoir des conséquences à long-terme sur la santé de la descendance. En utilisant des approches neurodeveloppementales et physiologiques, Sophie Croizier veut ainsi en comprendre les mécanismes sous-jacents.
Portrait Nesa Zimmermann, lauréate
Lauréate 2024 dans la catégorie Sciences Humaines et Sociales, la Professeure Nesa Zimmermann (Université de Neuchâtel) est experte en droit constitutionnel et en droits humains. De 2025 à 2028, elle dirige un projet consacré au recul démocratique et à la remise en cause des droits humains.
Nous assistons aujourd’hui à une remise en question des acquis de l’État de droit libéral tel qu’il a été façonné depuis les Lumières. De 2025 à 2028, Nesa Zimmermann mène, conjointement avec son équipe, un projet de recherche qui se concentre sur deux phénomènes majeurs : l’érosion démocratique et la contestation fondamentale des droits humains. Il explore les interactions entre ces phénomènes, souvent exacerbés par des crises institutionnelles, dans le cadre spécifique des États fédéraux. Une attention particulière est accordée au rôle ambivalent des entités fédérées : celles-ci peuvent à la fois servir de laboratoires pour renforcer la démocratie et les droits humains, et devenir des vecteurs d’érosion démocratique ou de résistance organisée contre ces droits. Le projet étudie également l’interaction entre les niveaux régional, national et international et propose des pistes pour rendre les démocraties libérales et les systèmes de protection des droits humains plus robustes.
Ce projet fait écho aux autres travaux de la chercheuse, lesquels portent plus généralement sur les droits humains et les vulnérabilités particulières, en intégrant une approche féministe. Entre autres, Nesa Zimmermann étudie les évolutions dans le domaine de la justice climatique et leurs liens avec les enjeux institutionnels liés à la démocratie et aux droits humains.